L’entreprise Divry trouve son origine à Fourmies en 1852 avec la création de la maison Divry, Michelet & Cie, dite La Villette. Elle est fondée par Théophile Divry, négociant à Ohain, en association avec Jean-Baptiste Michelet, Jacques-Joseph Hermant et César Degaigne. Dès sa création, l'entreprise exploite une filature de laine peignée, équipée dès 1860 de machines à vapeur.
En 1863, Michelet cède ses parts et la société devient Divry & Cie, poursuivant son développement. En 1875, un atelier de tissage est ajouté, spécialisé dans les tissus de laine pour robes et confections. Face à la croissance de la demande, la société doit dès les années 1880 faire appel à d'autres ateliers pour compléter sa production.
Sous la direction de Léon Divry à partir de 1899, la société connaît un fort essor. Elle rachète en 1902 un grand tissage à Sains-Richaumont (Aisne), qui travaille déjà pour elle, portant son parc total à plus de 30.000 broches et 425 métiers à tisser. L’entreprise emploie au total plus de 330 ouvriers.
La Première Guerre mondiale marque une rupture : l’usine de Fourmies est occupée, transformée en camp de prisonniers et vidée de son matériel. La production redémarre lentement, à partir de 1923.
En 1938, la société devient une SARL sous la dénomination Th. et L. Divry & Cie, avec comme apport principal le site de Fourmies et son matériel. Cependant, les bâtiments sont vieillissants. Après une nouvelle interruption durant la Seconde Guerre mondiale, l’activité reprend en 1947, mais avec des difficultés croissantes.
Le tissage cesse définitivement en 1973, après plusieurs tentatives de relance partielle. Le magasin d’usine, tenu par Anne-Marie Divry, fille d’Henri Divry, reste actif jusqu’en 1988, marquant la fin d’une aventure industrielle de plus d’un siècle. En 2004, l’écomusée organise le sauvetage des archives de l’entreprise.