Fondée en 1873 à Mondrepuis, la filature Doyen s’est implantée au bord de la Marnoise, une petite rivière locale dont l’humidité naturelle offrait des conditions hydrométriques idéales pour le filage de la laine. Cette position stratégique, au cœur d’une région en plein essor industriel, a permis à l’usine de prospérer pendant plus d’un siècle. Elle est le fruit de l’initiative de Jean-Charles Henri Joseph Doyen, qui transmit son activité à ses descendants, faisant de l’entreprise un véritable patrimoine familial et régional.
Spécialisée dans la laine peignée, la filature comptait à son apogée plus d'une centaine de salariés. Son architecture industrielle : briques rouges, structures métalliques, grandes baies vitrées ; reflète les évolutions techniques de la fin du XIXᵉ siècle aux années 1990. L’ensemble incluait aussi une maison patronale, une cantine, un terrain de tennis, des dépendances et un pavillon d’agrément… illustrant la centralité de l’usine dans la vie sociale et économique du village.
En 1976, la société Noiret reprend le site et y développe la production de tissus techniques non-feu destinés à l’armée, aux pompiers et aux forces de sécurité, contribuant ainsi à maintenir l’activité locale jusqu’à sa liquidation en 2013, causée par la baisse des commandes publiques et le coût croissant des matières premières.
Depuis, plusieurs initiatives locales cherchent à redonner vie à cette friche industrielle : la commune de Mondrepuis s’est engagée dans une démarche de valorisation patrimoniale du site, en lien avec des acteurs locaux comme le Collectif Œuvrer, collectif d’Architectes. L’objectif est de préserver ce témoin de l’histoire textile, en favorisant sa reconversion et son intégration dans la mémoire vivante du territoire.
